Dépendance affective: manque d’estime de soi ?

dépendance affective

Si j’aborde les sujets de la dépendance affective et de l’estime de soi dans un même article, c’est parce que ces deux problématiques sont totalement liées. Voyons ensemble pourquoi, et comment remédier à l’un en travaillant sur l’autre.

L’estime de soi, à ne pas confondre avec la confiance en soi.

Dans mon précédent article « Manque de confiance en soi: comment y remédier ? » j’abordais brièvement la différence entre la confiance en soi et l’estime de soi. En effet, la confiance en soi, c’est se sentir capable d’être une certaine personne ou de faire certaines choses. L’estime de soi, c’est tout simplement l’amour qu’on se porte, communément appelé « amour propre ».
Bien souvent, le manque d’estime de soi entraîne une mauvaise confiance en soi, mais pas toujours. On peut ne pas s’aimer mais être conscient de ses capacités, savoir que l’on est bon dans tel ou tel domaine. Malgré tout, les deux vont souvent de paire et c’est pourquoi on les confond: on dit souvent « je n’ai pas confiance en moi » quand on pense « je ne m’aime pas ».

Énormément de personnes ne s’aiment pas…

Que ce soit pour des raisons physiques ou intellectuelles, je vois énormément de personnes qui ne s’aiment pas. Elles focalisent sur leurs « défauts » plutôt que sur les atouts ou qualités qu’elles ont également.  De plus, elles se persuadent de ne pas pouvoir changer cet état de fait.

Non seulement elles pensent qu’elles ne peuvent pas changer physiquement ou moralement (alors qu’il est presque toujours possible d’intervenir,  que ce soit sur le plan physique ou intellectuel) mais elles pensent également que si elles ne peuvent pas changer, elles ne s’aimeront jamais.
Or, même si nous n’intervenons pas sur la source, sur le « défaut » qui nous dérange, nous pouvons apprendre à nous aimer avec ! 

« On ne change pas ». Vraiment ?

« On ne change pas »… c’est la phrase la plus absurde que j’ai pu entendre ! Si les gens ne changeaient pas ou n’étaient pas capables de changer,  tous les thérapeutes et coachs auraient déjà fermé leur cabinet. 

Quand une personne ne change pas,  dans un premier temps, cela peut être parce qu’elle n’a pas conscience de ce qui ne va pas. Dans ce cas, inutile de pointer le problème du doigt, seule la personne concernée peut prendre conscience de son problème.

Si la personne est consciente mais qu’elle ne change pas malgré tout, c’est parce qu’elle n’a pas la volonté de faire les efforts nécessaires pour changer.  Quand on veut, on peut ! ( Je crois que c’est l’une de mes phrases favorites ! 😉 )

  • La première étape d’un changement, qu’il soit physique ou intellectuel, est la prise de conscience. L’individu ne peut changer que lorsqu’il prend conscience de ce qui ne va pas.
  • La seconde étape, c’est la volonté. Sans volonté,  rien ne changera. Le changement ne peut se produire que si l’individu a la volonté de fournir les efforts pour parvenir à un résultat.
  • La troisième étape est le passage à l’action. La volonté, c’est bien mais ça ne fait pas tout. Il ne suffit pas de le vouloir pour que le changement se produise. Sans passage à l’action, on ne fait qu’attendre que le changement tombe du ciel…
  • La quatrième étape est la persévérance, car tout changement demande des efforts constants. Seuls le courage et la persévérance donneront les résultats escomptés. Rien ne se produit en quelques heures ou quelques jours, un changement profond ne se produit qu’à moyen ou long terme. Aucun champion ne gagne une compétition en s’entraînant un peu de temps en temps ! Pour changer soi-même, c’est exactement la même chose. Mais fournir ces efforts sans être soutenu et encouragé par quelqu’un, cela peut être difficile.
    C’est en cela que se faire accompagner par un coach peut être très utile ! 

Mais revenons au sujet qui nous préoccupe ici: s’aimer soi-même.

Les causes du manque d’amour propre.

Bien souvent, à l’origine de ce manque d’amour propre se trouvent des croyances limitantes, des perceptions erronées, des conditionnements extérieurs ou des situations dans notre passé qui ont engendré ce mal-être. 

  • Tout comme pour la confiance en soi, cela peut provenir de remarques blessantes de l’entourage, pendant l’enfance mais également à l’âge adulte.  Celles qui persistent depuis l’enfance sont les plus profondes et les plus compliquées à déloger. Mais compliqué ne veut pas dire impossible !
    Vous n’avez fait que croire ce que les autres disaient de vous… vous avez accordé du crédit à l’opinion des autres, mais avaient-ils raison ? Un père qui dit à son jeune fils qu’il a un nez énorme détruit l’estime de soi de ce garçon; pour autant, ce garçon a-t-il réellement un nez énorme ? Par rapport à quoi, à qui ? Sur quel critère ?
    Vous pouvez décliner cet exemple à l’infini, que ce soit sur des critères physiques ou sur le caractère d’une personne.  Tu es trop ceci, pas assez cela… encore une fois, par rapport à quelle norme ? Ce n’est QUE la vision de la personne en face de vous, ce sont ses projections, pas la réalité. 
  • Cela peut aussi provenir de croyances et de perceptions, comme par exemple « les gens qui s’aiment sont prétentieux », ou « pour rester humble, je ne peux pas m’aimer ».
    Première chose à faire: arrêter de croire qu’amour propre et prétention, c’est la même chose ! Non, non et re-non! L’estime de soi, ce n’est pas se sentir supérieur aux autres, c’est savoir reconnaître que nous avons de la valeur, que nous avons des atouts physiques et intellectuels, que nous avons, comme n’importe qui, des qualités et des défauts et que nous avons le droit -et le devoir- d’être bienveillants avec nous-mêmes, comme nous sommes bienveillants avec nos proches, nos amis, nos enfants. Nous avons le droit et le devoir de nous aimer comme nous les aimons.
  • Cela peut encore provenir d’une situation dans votre passé, dans votre enfance.  L’absence d’un parent (divorce ou décès), le manque d’affection d’un ou des deux parents, le sentiment de ne pas avoir été désiré, le rejet, le dénigrement comme cité plus haut, et pas seulement des parents mais de l’entourage, des élèves à l’école, de la société et des « normes » qu’elle nous impose.

Toutes ces causes et situations ne sont pas une fatalité pour votre manque d’estime de vous. Vous pouvez réussir à surmonter votre passé et apprendre à vous aimer. 

Apprendre à s’aimer, c’est indispensable !

Indispensable ? Comment ça ? 
Vous voulez une vie sentimentale épanouie ? Vous voulez qu’on vous aime ? Commencez par vous ! Voilà pourquoi c’est indispensable.

Comment voulez-vous qu’on vous aime si vous ne vous aimez pas ? A moins de tomber sur un ou une partenaire de vie qui vous « aimera pour deux » (ça peut arriver mais c’est très rare), vous vous assurez un échec de votre vie sentimentale car vous serez en dépendance affective. Ha, on y arrive à cette fameuse dépendance affective… Le fléau des relations amoureuses, mais pas que…

En effet, la dépendance affective n’est pas exclusivement réservée aux relations amoureuses, elle existe également dans les relations amicales et les relations entre parents et enfants.

Le manque d’amour propre entraîne la dépendance affective

L’autre n’est pas là pour combler vos manques, dont votre manque d’amour propre. L’autre a aussi ses manques, et vous n’êtes pas là non plus pour les combler. Aucune relation, qu’elle soit amoureuse, amicale ou parentale ne fonctionne en essayant de combler les manques de l’autre alors que chacun a les siens.

Votre manque d’amour propre vous met en demande; vous attendez que l’autre vous donne ce que vous n’avez pas pour vous-mêmes, et de votre côté vous ne pouvez pas lui donner ce que vous n’avez pas non plus, à savoir de l’amour.

Car si vous n’avez pas un minimum d’amour propre, vous ne pouvez pas aimer l’autre correctement. Vous serez dans l’attachement, dans le besoin, dans la dépendance affective, mais pas dans l’amour. L’amour, le véritable amour, c’est donner le meilleur de soi-même et être capable de ne rien attendre en retour.

Dans vos relations amicales, ce sera sensiblement la même chose. Vous aurez besoin de l’affection de vos amis, besoin de leur présence, besoin qu’ils vous rassurent, tout comme vous le demandez à votre partenaire amoureux.

Enfin, dans les relations entre parents et enfants (plus souvent chez les mamans), la dépendance affective entraînera une relation fusionnelle de la part du parent, un besoin de sentir cet amour inconditionnel et d’être rassuré sur le fait que votre enfant vous aime.  Les conflits avec votre enfant vous seront très douloureux, vous vous sentirez rejetés et/ou inutiles.

Votre enfant n’est pas là pour soigner vos blessures, pas plus que votre partenaire, pas plus que vos amis. C’est à vous, et à vous seuls, de vous prendre en main. 

La différence entre amour et dépendance affective

J’en vois déjà qui vont s’arracher les cheveux: « quoi ? Mais comment ça ? Je donne tout et les autres ne me donnent rien ? » Je n’ai pas dit ça non plus… 😉

Le don de soi n’est pas l’oubli de soi, personne ne vous demande de vous oublier au profit des autres.

Bien évidemment, l’amour et l’affection sont des partages, mais contrairement à ce que beaucoup d’entre nous croient, l’amour ne fonctionne pas sur le principe des vases communicants. Ce n’est pas « je te donne si tu me donnes », »je te donne tant si tu me donnes tant », ce n’est pas du chantage affectif.
Chacun des deux protagonistes doit être capable de donner son amour à l’autre sans attendre que ce dernier vienne combler un vide. Ce vide, c’est à soi de le combler, en apprenant à s’aimer soi-même.

Ainsi, vous n’avez plus BESOIN de l’amour de l’autre, mais ENVIE d’échanger. Et si vous ne recevez pas « à la hauteur » de ce que vous donnez, vous ne vous sentirez pas en manque de quoi que ce soit car en vous aimant vous-mêmes, vous vous donnerez l’amour auquel vous avez droit.

Il ou elle vous aime moins que vous ne l’aimez ? C’est OK. Une relation amoureuse ou affective, ce n’est pas non plus compter les points… 

Vous donnez beaucoup ? Mais est-ce que l’autre vous a demandé quoi que ce soit ? Ne reprochez pas à l’autre de ne pas fournir la même « quantité » d’amour que celle que vous lui donnez.  Si vous estimez que vous donnez trop, apprenez à donner moins. Car donner trop, c’est typiquement ce que l’on fait lorsqu’on est en dépendance affective. On donne énormément dans l’espoir de recevoir tout autant.  Et on croit aimer, mais ce n’est pas de l’amour… c’est de la dépendance affective. 

Comment faire pour apprendre à s’aimer  ?

Si vous aimez la lecture, je vous conseille mon livre « Comment apprendre à s’aimer, et pourquoi ? » . Ce guide équivaut à plusieurs séances de coaching ou à une formation en ligne de plusieurs centaines d’euros, que vous pouvez obtenir au prix dérisoire d’un livre. 

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Voici également quelques clés qui vous permettront d’augmenter votre estime de vous. 

Identifier la cause dans son passé.

Quelle est l’origine de votre manque d’amour propre ? Est-ce l’absence d’un parent ? Le dénigrement récurrent d’une ou de plusieurs personnes de votre entourage ? Un manque affectif dû à la séparation de vos parents ? Un sentiment de rejet ou de ne pas avoir été désiré ? Ou simplement la croyance que vous serez une personne prétentieuse si vous vous donnez de l’amour ?
La méditation est un excellent outil pour cette étape, l’hypnothérapie également.

Se défaire des projections des autres.

Leur opinion n’est pas LA vérité. Leur manière de voir les choses n’est pas VOTRE manière de voir les choses.  L’absence d’un parent ou son manque affectif ne signifie pas que vous n’avez pas le droit de vous aimer et d’être aimé. Le rejet des autres ne signifie pas que vous devez vous rejeter vous-mêmes.
Notez vos qualités, vos atouts physiques, écrivez-les et placardez-les à un endroit où vous les verrez facilement. Répétez-les plusieurs fois par jour. C’est le principe des affirmations positives, et par expérience je vous assure que ça fonctionne à merveille.

Faire des choses qu’on aime, vivre en fonction de SES valeurs.

Pour plaire, pour être aimés des autres, vous vous êtes conformés à leurs attentes et vous vous êtes perdus. Vous ne pouvez pas vous aimer si vous ne savez plus qui vous êtes. Commencez par faire ce que vous aimez le plus: si vous avez une passion, vivez-la. Ne vous privez pas de peur d’être critiqué ou jugé. Faites ce qui vous motive, même si ça ne correspond pas aux standards de votre entourage ou de la société.

Prenez soin de votre apparence, prenez du temps pour vous, même si vous n’avez que 10 mn par jour à y consacrer. Exigez qu’on vous laisse ces 10 mn.

Apporter sa contribution aux autres.

Ce n’est pas paradoxal avec l’étape précédente, c’est complémentaire. Vous prenez soin de vous et ensuite vous êtes plus apte à vous occuper des autres, à leur apporter vos qualités, ce que vous êtes, votre expérience. En utilisant votre passé et vos épreuves, vous pouvez aider d’autres personnes qui traversent ou traverseront les mêmes choses. Et prendre soin des autres (sans s’oublier !!) renforce l’estime de soi.

Lâcher prise.

Laissez le passé derrière vous, ne ruminez pas indéfiniment le mal qu’on vous a fait. Que ce soit vos parents, votre entourage, un partenaire de vie, détachez-vous de votre rancœur et de votre colère. J’entends beaucoup de personnes dire « hors de question que je pardonne ! ».  Il ne s’agit pas ici de pardonner au sens où on l’entend la plupart du temps, mais de vous libérer, VOUS, des chaînes que vous maintenez avec ces personnes en leur tenant rigueur de ce qu’ils vous ont fait.

Acceptez aussi l’idée que si vous êtes la personne que vous êtes aujourd’hui, c’est parce que vous avez vécu ces situations. Elles vous ont fait grandir, elles ont mis en lumière des aspects de vous sur lesquels vous aviez à travailler et vous ont également permis de savoir très exactement ce que vous ne vouliez pas être.

Se détacher de l’admiration.

Étrange ? Pas tant que ça ! Lorsque vous accordez de l’importance aux éloges, aux compliments, vous augmentez certes votre estime de vous, mais lorsque vous faites face aux critiques et au rejet, vous leur accordez tout autant d’importance et vous faites baisser votre estime de vous.  Ce point rejoint la deuxième clé évoquée plus haut. Pour que les projections négatives des autres ne vous affectent plus, vous devez apprendre à vous détacher de leurs projections positives également.

Vous n’êtes ni moche, ni magnifique. Ni idiot, ni super intelligent. Ne laissez pas les autres vous détruire, mais ne les laissez pas vous encenser non plus. Vous êtes vous, avec vos qualités et vos défauts, avec vos atouts et vos faiblesses. Aimez-vous tels que vous êtes !

Apprendre à faire des activités seul(e).

La dépendance affective vous pousse bien souvent à ne pas supporter d’être seuls ou de pratiquer des activités sans être accompagnés. Surmontez cette appréhension d’aller au cinéma en solo, d’aller au restaurant en solo, de partir en vacances en solo, de pratiquer un sport en solo.

C’est en pratiquant des activités en solitaire, en sortant de votre zone de confort et en surmontant des défis que vous allez augmenter votre estime de vous. Et vous allez prendre conscience que vous n’avez besoin de personne pour profiter de la vie ! La compagnie des autres ne sera alors plus une nécessité, mais un choix. Et vous saurez enfin Aimer véritablement…

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Anne-Sophie, alias Coaching RenEssence.

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